Dès 12 ans, la prison t'attend !
Un commission parlementaire chargée par la garde des sceaux de réfléchir sur l'incarcération des mineurs préconise la possibilité de mettre en prison les mineurs dès l'age de 12 ans. Le rapport sera remis le 3 décembre, mais "on" a laissé passer dans la presse certaines propositions, "pour tâter le terrain" dirons les mauvaises langues.
Un article fort bien rédigé de Rue89 a déjà bien démonté le côté purement idéologique de la soit-disant augmentation de la criminalité juvénile.
Je poserai le problème encore plus simplement : Un enfant peut-il être un criminel ?
L'enfant, ce pervers polymorphe, comme dirais mon cousin Sigmund, est un adulte en devenir. Il doit apprendre les règles et lois qui régissent la société. Il ne les connais pas, et c'est l'intéraction avec le monde qui l'entoure qui va lui permettre de construire son rapport à l'autre.
C'est en testant les limites que l'enfant apprend ce qu'il peut faire.
Un jeune enfant pissera sur les genoux du pape s'il en a envie.
Plus tard, l'enfant donnera un coup violent au petit voisin parce qu'il a pris son camion de pompier, le joli rouge avec une sirène.
Il se tripotera la zigounette en public parce que ça fait du bien, et que là, il a envie.
La colère, la jalousie, l'amour ou l'avidité lui ferons faire des choses que l'on qualifierai de criminel s'ils étaient le fait d'un adulte.
Mais, comme c'est un enfant, on le gronde, on lui explique.
Non, on fait pipi dans le pot, pas sur le vieux monsieur qui pue.
On ne frappe pas le petit voisin sur sa fontanelle, parce que maintenant, il bégaie
Et arrête de te tripoter le zizi devant toute la famille, même si la cousine Berthe a l'air intéressée et veut comparer avec le sien (qui est différent, c'est bizarre).
L'enfant doit donc apprendre les règles, une fois qu'elles sont assimilées, il devient alors responsable lorsqu'il les bafoues. On est plus enclin à pardonner un nourrisson qui urine sur les genoux d'une grande figure de la chrétienté que la même chose, fait par un ados boutonneux (mais dans les deux cas, c'est rigolo).
Alors peut on envoyer un enfant de 12 ans en prison ?
Parce qu'aux dernières nouvelles, la prison n'est pas le meilleur endroit pour apprendre une leçon à un enfant.
Il faut donc un truc vraiment horrible, quelque chose qu'un enfant de cet âge ne peut que savoir que c'est interdit, qu'il sera punit comme jamais s'il le commet.
Ça peut être quoi, comme crime ?
Découper la tête de maman et l'envoyer par colissimo à papa ?
Empoisonner la réserve d'eau de Paris avec des pesticides ?
Viol en réunion de l'ensemble des résidents de la maison de retraite du quartier ?
Bon, ça doit être relativement rare comme crime tout ça. Alors pourquoi envoyer en prison un enfant de 12 ans ? Quand on se retrouve confronté à un enfant incontrôlable, capable de se montrer violent et refusant les règles de la vie en communauté, ne serait il pas préférable de lui apporter de l'aide à lui et à ses parents. Analyser la situation et trouver les actions qui permettront de faire de lui un adulte à part entière ?
La punition est-elle la seule réponse à la transgression ?
On fait baisser le personnel de l'éducation nationale, et dans le même mouvement, on construit des prisons. Parce qu'il est plus facile de punir que de trouver des solutions.
Pour avoir une solution, il faut comprendre.
Pour comprendre il faut réfléchir.
Et c'est trop demander à nos hommes politiques. Ils préfèrent agir.
Youpi
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